Ouais je dois avouer qu'il est pas mal, ce bungalow. Il suffit de se mettre par terre et de regarder à travers la grande fenêtre pour avoir la plage rien qu'à soit. Style, là c'est moi, les coraux, les petits poissons colorés, puis la plage, le soleil qui est encore tout gentil et mignon, l'eau, le
calme. Bordel, j'ai pas hâte de voir cette résidence se peupler. Franchement flemme de voir la tronche de quelqu'un de bon matin, encore moins d'interagir avec. Surtout les jours comme celui-là où j’ai pas forcément passé la meilleure nuit mais que y a juste pas moyen de se rendormir.
Soupir. Bon allez, Ayu, on se bouge, je vais pas faire la sloth toute la journée. Je mets un truc (dans mon cas ça veut souvent dire le premier short décontracté que je vois et un tee-shirt oversized), m'attache les cheveux et sort. Pas question que je relâche mon rythme de remise en forme, faudrait pas que les autres joueurs se foutent de ma gueule, je risque de tuer quelqu'un, ou pire, de perdre mon poste.
Je m'échauffe sur le sable, en faisant mon possible pour absorber autant de la paix momentanée autour de moi que je peux. Je me focus sur mes muscles et sur la brise du matin. Puis peut-être qu’avec du bol, y aura pas beaucoup de monde devant ma fenêtre plus tard. Mais dans tous les cas, on profite de ce qu’on a pour le moment.
Ce matin, ce sera un footing. Je blast ma meilleure playlist de hip hop dans mes écouteurs sans fil et cours sous le soleil. Ouais je suis courbaturée, mais vous voulez que je fasse quoi, que je m'assois en faisant des cercles sur le sable le temps que ça passe ? C’est juste con. Je préfère faire un truc low impact pour que ça s’en aille vite fait et que je puisse retravailler mon endurance par la même occasion.
Puis je me retrouve dans la forêt, histoire de changer de paysage. Pour plus me prendre soit le soleil soit du sable dans les yeux, aussi. Geez, faudra que je fasse gaffe à plus oublier mes lunettes de soleil, fucking hell.
- ATTENTION J’ARRIVE !!Je cligne des yeux. Pour que t’entende un cri aussi fort à travers la barrière de musique dans mes oreilles, faut que ce soit une sacré gueulante. Et c’est pas que je suis curieuse, mais que j’ai le choix entre continuer sur le sentier ou me prendre des ronces dans les mollets, donc je prends le choix évident. Puis je vois des cabanes dans les arbres, puis euh, un terrain ? Ah, j’imagine que ça doit être la zone de la Harde, ici. Et dessus y a genre deux personnes qui font des tirs au but en se vénère ? Ou je sais pas quoi, je m’en bats les steaks en vrai. Shoujiki*, il est trop tôt pour se prendre la tête, je comprends pas les gens. Donc moi, je continue mon footing sur le bord du terrain, chillax. J’augmente aussi un peu le volume, flemme de me prendre une autre hurlade dans les oreilles.